En janvier 2025, Donald Trump entame son second mandat en décrétant un « état d’urgence énergétique ». Derrière cette déclaration spectaculaire se dessine une stratégie à deux tenants. D’un côté, il s’agit de rompre avec toute velléité de lutte contre le changement climatique en relançant massivement la production fossile, en doublant les exportations de gaz naturel liquéfié et en démantelant les politiques de soutien aux véhicules électriques. Mais de l’autre, l’administration républicaine entend assurer l’accès des États-Unis aux minéraux critiques dont dépend la transition vers un monde décarboné : ainsi, avant même que ne s’enveniment les tensions commerciales avec Beijing, Donald Trump avait-il fait connaître son ambition de ravir à la Chine son statut de premier producteur mondial de lithium. Faut-il parler de rupture avec les orientations de l’administration Biden ? Sans doute celle-ci a-t-elle su imposer l’image d’un virage industriel en investissant massivement dans les infrastructures renouvelables. Mais elle n’en a pas moins délivré un nombre record de permis d’extraction de pétrole et de gaz. Si le nouveau président se distingue de son prédécesseur, c’est avant tout en ôtant tout alibi vert au projet de s’emparer des sources d’énergies d’avenir sans renoncer à exploiter celles du passé.